
L'Hôtel de la Motte |
19ème édition
des Journées du Patrimoine
Patrimoine et transports à Rambouillet
L'Hôtel de la Motte

Le 7 mars 1818, Bernard-Joseph d'Orliac, receveur particulier des
finances de l'arrondissement de Rambouillet, achète aux héritiers
de Jacques Marquet une maison " proche de l'abreuvoir de Groussay,
composée de deux pavillons sur la rue, l'un servant d'habitation
et l'autre de remises, et de très grandes écuries
au fond de la cour dont le dessus est distribué en appartements
et greniers, avec une cour entre les bâtiments et un petit
jardin derrière (1) ".
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Une deuxième acquisition puis un échange de parcelle,
respectivement conclus les 17 et 19 mars suivants avec Jacques Coudret
et Antoine-Henri Parquin (percepteur des contributions directes
et receveur communal de Rambouillet), le font s'étendre de
la rue de l'Hôpital (actuelle rue de la Motte) à celle
du Hasard (actuelle rue Maurice Dechy). Dans les années 1819-1820,
il entreprend la construction d'un hôtel particulier qu'il
souhaite agrémenter d'un jardin. Pour transformer les écuries
de Marquet en une grande et belle maison, il fait doubler le bâti
existant en profondeur. Un escalier central, remarquable par sa
structure et sa décoration, est installé pour desservir
l'étage. L'hôtel n'est pas terminé que déjà
d'Orliac commence à clore de murs son domaine. Accessible
par un escalier en fer à cheval, le jardin à l'anglaise
de 9720 mètres carrés n'est connu que par un relevé
de 1954. La cour d'entrée de l'édifice, loin d'être
totalement pavée, est dite " plantée " en
1821, et elle est qualifiée de " jardin d'agrément
" en 1830 (2).
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Partis en 1821 à Jonzac, les d'Orliac cèdent l'hôtel
à Louis-François Lemarois qui le revend en 1836 à
Charles-Joseph Deshayes, ancien commissaire-priseur. Maûquest
de la Motte, maire de Rambouillet de 1853 à 1878, s'y installe
en 1867 et y meurt le 15 avril 1883. L'inventaire réalisé
après son décès laisse imaginer l'ameublement
et la décoration intérieurs. Le grand escalier était
orné notamment de quatre statuettes, d'un cheval en plâtre
et d'animaux empaillés (une louve et son petit, deux oiseaux).
La salle à manger à laquelle on accédait à
droite était toute entière meublée en vieux
chêne (console, buffet, une table et ses douze chaises). Puis
venait le salon avec six chaises en acajou recouvertes de soie,
un canapé, six fauteuils et deux bergères, des tables
de jeu, d'ouvrage, d'encoignure, une console à dessus de
marbre. La cheminée était garnie d'une pendule, d'un
sujet en bronze doré et de deux candélabres à
six branches. Outre des appliques et des gravures encadrées
sur les murs, l'inventaire retient encore huit vases, un faisan
empaillé, un chien en bronze, sans oublier une cave à
liqueurs pour le digestif. Le billard succédant au salon
donnait sur le jardin.
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A l'étage, la chambre de Maûquest de la Motte était
chauffée par un poêle en tôle à dessus
de marbre. Sa couchette en acajou comprenait une paillasse, trois
matelas, un lit de plume, traversin, oreiller, édredon, et
couvre-lit. Son attirail de chasse (carnière, fusils, sabres,
couteaux, trompes de chasse, cartouchière, poire à
plomb, poudrière, gibecière, carniers, miroirs à
alouettes, cravache et fouet) s'imposait dans le cabinet de travail,
déjà décoré de quatorze gravures et
de deux tableaux signés Vernet (probablement Antoine-Charles-Horace
Vernet, dit Carle Vernet). La bibliothèque du maire renfermait
des ouvrages de Thiers, Montesquieu, J.-J. Rousseau, Lamartine,
Chateaubriand, révélant un érudit.
L'inventaire enfin n'épargne pas la cave sous le jardin,
et fait état de 1570 bouteilles estimées à
1 162 francs.
L'hôtel de la Motte, depuis le 31 décembre 1997, appartient
à la Ville de Rambouillet.
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Du temps de Maûquest de la Motte, ce bâtiment
jouxtant l'entrée abritait une sellerie, une écurie,
une remise avec phaéton sans capote, victoria et cabriolet.
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Plan des écuries et dépendances à
construire à Rambouillet, à l'usage des gardes du
corps de Sa Majesté, 8 juillet 1785.
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Les écuries des
gardes du roi. Le sieur Marquet, maître charpentier et entrepreneur
résidant alternativement à Montfort-L'Amaury et à
Versailles, se présente le 8 juillet 1785 pour construire les
bâtiments et écuries que Sa Majesté veut établir
sur un terrain bordant la grande route à l'entrée de
Rambouillet, pour l'usage de ses gardes. Le bail à cens, fait
pour le comte d'Angivilliers au nom du roi, obéit à
trois conditions : la première impose d'ériger des bâtiments
" tant en logements qu'en écuries pour messieurs les gardes
du roi pour leur service dans les voyages de Sa Majesté (3)
" ; la seconde indique qu'en cas de mutation, le roi se réserve
le droit de racheter le terrain au même prix ; la troisième
prévient qu'à défaut des constructions promises,
le terrain réintègrera le domaine royal. Marquet promet
de construire un corps d'écurie à deux rangs comprenant
cinquante places de chevaux, et d'aménager au centre un passage
communiquant avec la cour du fond qui doit servir aux dépôts
des fumiers. Le sol prévu " en terres franches bien battues
(…)(sera établi) en pente pour l'écoulement des
eaux. Dans les écuries (existeront) quatre soupentes (…)
pour les palefreniers, avec des appuis en avant et des échelles
de meunier (…) pour y monter (…). Un puits (…) avec
une pompe et une auge de pierre ou de bois garnie en plomb de grandeur
suffisante (…) (permettra d') abreuver les chevaux. Les écuries
seront garnies de porte-selles nécessaires pour cinquante chevaux
; les auges ou mangeoires seront carrelées dans le fond et
sur les côtés (…). |
Les murs des écuries (…) seront en moellon de meulière
avec mortier de terre franche, ravalés en chaux (…).
Le toit en tuile de la meilleure qualité du pays (…)(présentera)
une corniche simple du côté de la cour d'entrée
(2) ". Vers 1819-1820, les écuries des gardes du roi
sont englobées dans l'hôtel de Bernard-Joseph d'Orliac,
aujourd'hui connu sous le nom d'hôtel de la Motte.
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(1) Archives départementales d'Eure-et-Loir,
2 E 51, 755. C.f. Blécon (J.), " L'hôtel de la
Motte à Rambouillet ", 1ère partie, Bulletin
de la S.H.A.R.Y. n° 78, 2000, p.8.
(2) Blécon (J.), " L'hôtel de la Motte à
Rambouillet ", 2ème partie, Bulletin de la S.H.A.R.Y.
n° 79, 2001, p.4.
(3) Blécon (J.), " L'hôtel de la Motte à
Rambouillet ",1ère partie, Bulletin de la S.H.A.R.Y.
n° 78, 2000, p. 4. (2) Archives municipales de Rambouillet,
série DD.
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Fiche réalisée à l'occasion de la 19ème
édition des Journées du Patrimoine, sous l'égide
de la direction du développement culturel de la ville de
Rambouillet.
Directeur de la publication : Jocelyne Bernard, Directeur
du livre et des archives.
Conception et réalisation : Thierry Liot, Chargé
de mission à la direction du développement culturel.
Tous droits réservés, Direction du développement
culturel et Direction du livre et des archives.
Clichés photographiques sans mention particulière
: Collections des archives municipales de Rambouillet (clichés
Thierry Liot)
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